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Découvrir la peinture de la cinéaste Cheyenne Carron
Les tableaux de la série Bunkers sont à la fois semblables et différents. « Qu’est-ce que tu fais ? – J’écris Paludes » écrivait André Gide, pour, à la fin du roman, répondre à cette même question « – J’écris Polder ». Ecrire, filmer, peindre, toujours la même chose, mais avec des nuances, des variations. Ici, les bunkers, petits blocs compacts, se détachent sur des ciels inquiétants. Tantôt carrés, tantôt rectangulaires, en hauteur ou très bas, les abris possèdent tous un poids, une densité, qui rassure. Rouges, craie, ocre, mats ou lumineux, ils protègent ceux que l’on ne voit pas, des familles, des soldats, des arches de Noé, que sais-je encore…
Au-dessus, gris ou bleutés, brouillards tourbillonnants ou nuages lourds, les ciels enveloppent, couvrent, avancent, dans le petit jour ou le crépuscule. Par moments, quelques arbres tordus, une évocation du désert mais, le plus souvent, juste les formes géométriques et l’air autour. Fermement arrimés au sol, ou de travers, basculant comme en apesanteur, les bunkers tracent un espace concentré, où se nicher, dans l’incertitude qui nous environne.